Nicolas Pierlot : "Paris/Décembre". Textes et photos. / Paris 3

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nain
Ceux qui courent dans la vie sont des insensés, ils ne savent même pas ce qu'ils doivent en rapporter. S'ils le savaient, ils iraient comme vont les sages, doublant chaque heure de leur chemin d'une autre pour en contempler l'entour, d'une autre encore pour en louer le Guide.


Mardi 28 juillet 1998



Servane ne m'écrit plus.
Peut-être pense-t-elle à moi avec trop de joie, trop d'insouciance, elle n'a pas souci de m'écrire.
Ici, c'est la Bretagne en Novembre, un crachin à vomir tant il défie l'été, qui brouille mon visage d'aiguilles gelées quand je roule.
J'aime ma cellule de moine, mon refuge. J'espère toujours que quelqu'un m'appelle, et les coups de fil m'ennuient. Sauf le réconfort de sa voix, qui m'aspire un peu là bas, laissant ici mon enveloppe, glaciale quand je la retrouve, tandis qu'elle regagne la chaleur heureuse de ses nuits étoilées.

Que fait elle ? La légèreté des femmes est souvent leur terrible cruauté, quand elles méprisent les rêves qu'on leur prête. Tu m'as semblé si profonde. Pourvu que tu me contiennes…