Nicolas Pierlot : "Paris/Décembre". Textes et photos. /Paris 2

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Paris, jeudi 23 juillet 1998


Ici plus que nulle part ailleurs peut-être, mord la souffrance des possibles inassouvis. Sans doute est-ce à cause de la concentration humaine, de la solitude aussi que l'on semble partager tous au point que l'on ne songe presque plus à s'en cacher. Et qu'il semble évident que tout échange soit espéré. Derrière chacune des fenêtres de ces murs se cache une vie, aux dimensions des logements parisiens. Rarement quelqu'un s'y penche, des fois qu'être aperçu soit déjà ouvrir sa porte. Comme moi des nouveaux, sans doute. De même que la source cachée est toujours la plus pure, la vie secrète la plus fascinante, ces indices entrevus par un rideau distrait. Une affiche périmée, un piano allumé, une plante en survie, un chat filant. C'est dans le désert que l'on rencontre Dieu. Dans mon désert, l'objet le plus anodin alimente mon imagination avide. Qui oublie que Sa face emplit tout, qu'elle est à contempler dans chaque instant ne verra jamais la lumière. Ni ici bas, ni au dessus.

Les poireaux