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6/12/95
23:42
Balade sur le golf,
encore et toujours, avec le chat, qui rentrera plus tard quand il aura
froid.
J'ai trop de souvenirs,
que je n'ai jamais su écrire. Maintenant ils s'estompent, or
qu'ils sont certainement la clef de moi-même. J'ai toujours senti,
furtivement, que je pourrais atteindre la maîtrise de l'instant
en comprenant mieux les traces troublantes que laisse chaque sentiment
passé.
Pourquoi la haute
silhouette des arbres, dressée dans la nuit, me rend elle aussi
songeur ? Sans doute, à cultiver la mélancolie, ai-je
désormais remplacé mes souvenirs par leur propre souvenir.
Alors comment retrouver ce qui fut ? Quand j'avais le sentiment
de manquer tous mes rendez-vous, tandis qu'en spectateur j'étais
présent, à toutes ces fêtes et à tous ces
moments, désormais confondus, où les autres formaient
sans y penser leur personnage, à l'école de la vie. Il
n'est plus possible de savoir si les remords de n'avoir pas su ou pas
osé l'emportent sur la nostalgie d'une époque tellement
plus douce à l'âme.
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