Nicolas Pierlot : "Me dit le saule". Poésies-photos / Décembre (2)

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Salade en fleur

Quelqu'un s'acharne à me maintenir ici-bas, moi qui fait mon possible pour ne pas m'y attarder. J'aimerais bien comprendre l'intérêt qu'il peut trouver à me voir dormir mal, et galérer de solitude autant que de la moindre émotion qui puisse la troubler. C'est pas sympa, les gars.

Entre remords des morts évités et panne d'énergie pour l'effort de présentation physique, le malaise demeure. Cependant, j'avais cru constater des progrès dans mon autisme. A me forcer vers les gens, chaque rencontre réussie, et même ratée, et même furtive, était une petite victoire. A chaque fois, l'encouragement en est immense, et un degré, bien qu'infime dans l'absolu, franchi vers l'épanouissement. Mais nous savons bien que sa valeur absolue n'a pas le moindre sens en regard de la variation d'un sentiment. Tiens, au fait, je vis peut être mal par ce que je dérive (au sens mathématique) toutes mes émotions ? A m'attacher excessivement aux variations, je m'interdis l'apaisante constatation d'un état absolu peut être encourageant ?

Abruti. Par l'âge, le sommeil, l'inaction, l'asservissement et l'inconfort du modèle à suivre. Il faudrait recommencer. Oui, c'est sûr. Ou bien que je m'éveille un matin sans souvenir de l'éternel échec, avec à la place une mémoire générique satisfaisante et permettant tous les espoirs quant au meilleur devenir.