Nicolas Pierlot : "Paris/Décembre". Textes et photos. / Paris 1

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La pâquerette
Paris, mercredi 22 juillet 1998

Quand nous vieillissons, nous voudrions écrire toute notre vie, laisser la trace de ce qui ne s'est pas dit et de ce qui s'est partagé. Mais bien vite nous comprenons comme c'est impossible, nous ne savons pas faire, quelque chose nous en empêche, nous ne sommes pas de ceux-là. Alors dans la mélancolie de l'eau qui file à l'arrière des bateaux, du crépuscule d'un dernier soir de vacances, nous oublions que tout est consigné dans le cœur de Dieu. L'orgueil seul s'imagine que nos turpitudes aient d'autre but que colorer notre mémoire.


" Au fond, qu'est-ce qu'idéalement je voudrais faire maintenant, quelle est l'action la plus parfaite, la plus utile que je puisse accomplir, si tous les moyens sur moi-même m'en étaient donnés ? Non, vraiment je ne vois rien ". Je poursuivis ma route jusque chez moi, avec mes paquets et mon malaise. " Pourquoi toujours cette muselière qui me retient, ce recul, ne suis-je pas ici bas dans les jardins offerts, au plain de mon lieu ? De quoi m'empêche-t-on quand à y réfléchir je ne désire rien qui me semble important ? "